D ans la chaleur utérine de la ville tentaculaire de Bangkok, prendre le bateau-taxi sur la Chao Praya River constitue un moment de calme à goûter avec délectation.
Moines,pèlerins,marchands,touristes et quelques hommes d'affaires pressés ont capitulé face à la leçon de patience que donne la ville à ceux qui tente de s'y mouvoir.
Mais voici déjà le palais royal,et je me précipite sur l'embarcadère gîtant violemment sous le poids des passagers , abandonnant le bateau motorisé par un diesel de camion,à l'énorme ventilateur menaçant. Une fille avec un serpent (python?) m'invite à prendre la pose avec son kiki à sang froid.Echange de bon procédé.
Le mélange d'architecture du palais royal,combinant des touches européennes (anglaise et italienne),à l'art thaï traditionnel est assez réussi.Le roi actuel y séjourna,étant jeune,tradition saluant l'union de la monarchie et des haut-dignitaires du boudhisme.D'ailleurs celui-ci n'a t il pas porté l'aube des moines,cérémonie traditionnelle marquant le passage de l'enfance à l'adulte,comme le font la plupart des thaïs ?
Entraîné par un flot de japonais,je bifurque sur la droite vers les trois "chedi" qui abrite,dit-on,des reliques de bouddha.Leur visite n'est autorisé qu'aux moines vivant en monastère. Leurs styles variés s'accordent pour créer une belle harmonie du lieu.
La visite du bouddha couché se fera après avoir ôté ses chaussures,objets impurs,souillé par les impuretés de la vie des hommes au quotidien. On remarquera dans l'antichambre du lieu du culte,des boites pour récolter les offrandes,enguirlandées par des néons aux couleurs criardes,un peu semblable dans leur décoration aux pires extravagances des bandit-manchots. Me hissant sur une terrasse,je comptemple longuement l'alignement des trois chedis qui,semblables à des missiles balistiques chargées d'une charge nucléo- spirituelle,attendent leurs lancements prévus à la fin des temps. Ou peut être sont il là pour capter la foudre céleste,emmagasinant l'énergie pour la redistribuer aux fidèles et aux moines?Je trouve une marchande d'eau qui me vend la fameuse "Shingua drinkable water",au logo amusant d'un dragon fou et hilare.Prés de moi, un prince du ciel semble m'observer,avec un sourire mystérieux mêlé de béatitude et de détermination.
Bien que présent pour défendre son maître jusqu'à la mort (les thaïs ont toujours été de farouches combattants),il m'adresse le "Wai",bienvenue et respect à l'étranger.
Bienvenue en Thaïlande. You're welcomme,sir.